Citoyenneté et engagement ! Question d’époque ?

Sans enjoliver le passé, il est à se demander où nous en sommes par rapport à un sentiment de citoyenneté presque militante érigée en valeur civique et sociale, élevée au rang des obligations morales et enseignée comme garant du respect des valeurs de la République : Liberté-Egalité-Fraternité.

Certes, la société a bien changé depuis l’émergence de ces valeurs.

La Révolution est faite et considérée comme un moment de notre Histoire avec un grand H. On est vraiment passé de la vénération d’un seul homme à celle d’une Nation.

Ces acquis sont-ils en danger au point de valoir mobilisation ?
Il y aurait vraiment de quoi s’interroger et évaluer le cheminement voire les dérives. Il n’est pas si assuré que le passage de la dévotion à une personne à la mobilisation pour une nation soit un acquis si définitif.
Qu’en est-il aujourd’hui du sentiment national ?
Se réduit-il à une vague question d’identité nationale ?
A voir la faible teneur du débat, il est à s’inquiéter. Il faut se rendre à l’évidence. La juxtaposition d’individus, l’addition d’individualités et d’individualismes ne suffit pas à générer le sentiment national.

Si la citoyenneté est faite de mobilisation, quelle en est la nature de nos jours ?
Les faits caractéristiques d’une mobilisation, ne serait-ce que ceux d’une vigilance citoyenne, sont à rechercher.
Les grandes causes humanitaires ne sont-elles pas « l’arbre qui cache la forêt » de la précarité de plus en plus côtoyée, de l’exclusion, du repli sur ses difficultés, de l’absence de solidarité.
Le R.S.A suffit-il à sauver la face ?

La mobilisation ne s’effectue-t-elle pas pour chacun(e) à l’aune de son individualisme ?__
De ce fait, il existe une grande variété de sujets de préoccupation dont la complémentarité ne jaillit pas spontanément.
Qui s’occupera de la pédagogie d’une recherche de cohérence ?
Qui bâtira le projet de société ?

Si la citoyenneté est liée au sentiment de satisfactions individuelle et collective, il faut effectivement trouver des articulations, des cohérences.

L’analyse fine relève d’une démarche scientifique.
Si la légitimité des positionnements ne se discute pas et se doit d’être reconnue, elle doit aussi être mise en débat quant

au niveau de la faisabilité.

Mais le fonctionnement de la Démocratie n’est-il pas l’élément moteur de la citoyenneté ?
A en juger par la montée des taux d’abstention aux diverses élections, il est à penser que ça ne fonctionne pas si bien que cela. En fait, l’être humain est souvent à la recherche de l’utilité. Quel est « l’utile d’une élection » pour nombre d’exclus ou qui s’estiment comme tels. Qu’est-ce que cela va changer ?
De plus l’abstention sévit non seulement chez les ouvriers mais aussi chez les intellectuels et chez les moins de quarante ans se transformant ainsi en un phénomène « nouvelle génération ». On pourrait croire que c’est essentiellement une façon de souligner et dénoncer une absence d’idées des différents partis et notamment de ceux de gauche mais en fait il s’agit aussi, et c’est nouveau, de dénoncer un système qui dépossède.

Dépossession par délégation.
Effectivement, à y regarder de près, l’élection est une délégation de tout pouvoir pour un laps de temps assez long dont le compte rendu de mandat, au moment de la demande de renouvellement, ne suffit pas à gommer ce sentiment désagréable de dépossession.
Il est donc urgent de mettre en œuvre et non pas d’en parler toujours et encore, la gestion participative.
Il faut associer les citoyennes et citoyens non seulement à l’élaboration des projets et à leur réalisation, au plus près des personnes concernées mais aussi au niveau législatif. En effet, une loi s’élabore pour répondre à un problème, pour résoudre une difficulté, pour mettre en place une protection et le travail en laboratoire que cela suppose doit être pédagogiquement organisé avec la participation des ressortissant(e)s. De plus avant une généralisation de l’application, il est possible d’appliquer à échelle réduite avec constitution d’un jury citoyen afin de procéder aux réajustements nécessaires.
Soulignons à cet effet que l’expérimentation de la loi RSA n’a pas souligné le caractère inquisitorial et peu respectueux de la vie privée que la constitution des dossiers entraîne. Il y a fort à parier que l’expérimentation n’a pas recueilli l’avis des concernés : les allocataires. Comme de bien entendu, pratique courante quand on a pour objectif de « bonapartiser » la République.

De plus les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (N.T.I.C) devraient faciliter considérablement la démarche de recherche, d’échange, d’enrichissement, de consultation, de formulation.

Faut-il qu’il n’y ait mobilisation que lorsque la peur est chevillée au corps (2ème tour des présidentielles de 2002) ?
Faut-il attendre des opportunités rares comme celle de 2005 sur le TCE où la mobilisation s’effectue par le fait que chacun(e) ressent pouvoir peser sur la décision ? Gageons que, si le corps électoral s’était appesanti sur les suites possibles de la victoires, les résultats furent différents.
Faudra-t-il encore longtemps pour se rendre compte que la fréquentation des réunions publiques et celles des assemblées associatives va decrescendo sauf quelques grands meeting symboliques ?
Faut-il se résoudre à considérer que la politique n’est là que pour éviter le pire ?

Un sursaut s’impose. Pour rendre crédible la démarche ne faut-il pas orienter la démarche collective vers la construction d’un tout autre type de société, d’une toute autre économie tant le néo-libéralisme a fait la preuve de son incapacité à prévoir, gérer et dominer les crises.

Quelle(s) ruptures mettre en place et surtout comment les mettre en place ?

Démarche qui ne peut être que mobilisatrice vers un objectif commun à chacun des individualismes.

Commentaires

1. Le 27/02/2010, 16h23 par Antone

Et les idéologies dans tout cela ?

Communisme ?

Socialisme ?

Cela a-t-il encore du sens?

2. Le 07/03/2010, 07h55 par JP Leroy

Ce qui est toujours d'actualité c'est la question du partage des richesses dans notre pays, en Europe et sur la planète !

Celle de la démocratie et des formes modernes à utiliser pour développer la citoyenneté aussi !!

Celle qui consiste à donner un sens au concept d'Humanité !!!

Que cela s'appelle en "isme" comme on veut !

ET POURQUOI PAS HUMANISME !!!

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