Le capitalisme n'est pas naturel !
Par JPL le 08/01/2012, 16h24 - General - Lien permanent
Ce n'est pas une fatalité ! Il n'est pas inscrit dans le génome de l'humanité !
L'être humain, en effet, ne recherche pas naturellement la maximisation de ses gains pécuniaires :
« Tous les types de sociétés sont soumis à des facteurs économiques. Seule la civilisation du XIXe siècle fut économique dans un sens différent et distinct, car elle choisit de se fonder sur un mobile, celui du gain, dont la validité n'est que rarement reconnue dans l'histoire des sociétés humaines, et que l'on n'avait certainement jamais auparavant élevé au rang de justification de l'action et du comportement dans la vie quotidienne. »
Ce qui fait le caractère spécifiquement monstrueux, contre-nature, de la société capitaliste, c'est qu'elle dispose les hommes à recentrer et à hiérarchiser leurs activités à partir de l'intérêt supérieur individuel de l'accumulation matérielle, au détriment d'autres valeurs comme l'honneur, la décence, le bien commun, le partage, le don, le courage, le savoir, etc. autour desquelles les sociétés humaines se fondent et s'organisent habituellement :
« La découverte la plus marquante de la recherche historique et anthropologique récente est que les relations sociales de l'homme englobent, en règle général, son économie. L'homme agit, de manière, non pas à protéger son intérêt individuel à posséder des biens matériels, mais de manière à garantir sa position sociale, ses droits sociaux, ses avantages sociaux. Il n'accorde de valeur aux biens matériels que pour autant qu'ils servent cette fin. »
Alors que toutes les sociétés humaines se sont historiquement organisées pour autoriser la poursuite égoïste des gains matériels dans les limites du respect d'autre mobiles jugés supérieurs (la solidarité, etc.).
Seule la société capitaliste autorise la poursuite du bien commun, du partage, du savoir, de la solidarité, etc. dans la mesure où cela favorise ou du moins n'entrave pas la production de profits.
Ainsi la solidarité, l'entraide, l'empathie pour autrui, l'amitié, etc. sont des dispositions indéniablement positives et naturelles, mais parce qu'elles conduisent généralement les salariés, les collègues à prendre soin les uns des autres, à se défendre collectivement, à se syndiquer, etc., ces vertus ne sont pas dans l'intérêt de l'entreprise capitaliste, qui fait davantage de profits si les salariés sont isolés, dociles et faibles. Ce qui explique que la précarisation et diverses techniques d'organisation du travail isolant les travailleurs soient considérées comme une bonne chose et consciemment mises en place :
« La précarisation des statuts et la crainte du chômage qui l'accompagne auraient pour effet d'affaiblir la combativité des travailleurs et leurs propension à se syndiquer. …
La désintégration de la communauté de travail par l'emploi sur un même site de personnes relevant d'entreprises et de statuts différents contribue elle aussi à désarmer et à désorienter l'action collective. »
Commentaires
Faut quand même une volonté politique de soutenir les initiatives locales... Ca aide !
Je ne vois pas affichée vraiment cette volonté dans les programmes des futur(e)s candidat(e)s aux Présidentielles par exemple.
La Coopération !
La société coopérative.
Seules réponses ?
Tout à fait d'accord avec Chantal.
Mais au fait, dans l'histoire du mouvement ouvrier c'est un courant qui a existé puis disparu de la faute à qui ?