Liberté - Egalité - Laïcité !

Intitulé prétexte à réflexion plus que surprenant mais surprenant quand même !

Dans un premier temps disons, que c’est pour insister sur le fait historique qui consiste à voir se mettre en place une République, au lieu et place d’une monarchie au pouvoir absolu et divin, tout en élaborant et déclinant le principe de Laïcité, véritable référence, même si sa mise en pratique est parfois imparfaite.
De plus, on peut trouver des raisons à cette substitution du mot « Fraternité » par le mot « Laïcité ».
Tout d’abord parce que la « Fraternité » est une véritable vertu éthique : c’est celle qui nous permet de reconnaître l’autre comme notre frère ou notre sœur humain, libre et égal(e) à nous en dignité et en droits.
C’est donc une vertu éthique et, par nature, elle échappe au champ uniquement politique, alors que les deux premiers termes, « Liberté » et « Egalité » énoncent des principes qu’il appartient au champ politique de mettre en pratique.
Donc substituer « Laïcité » à « Fraternité » c’est mettre en avant un triptyque qui ne soit que politique.
En effet, le rôle du politique ne saurait être de faire de nous des sœurs et frères humains. Ne sortirait-il pas de son domaine de compétence ?
Par contre le Politique peut garantir aux citoyennes et citoyens que nous sommes dans un cadre laïque qui constitue la meilleure garantie que notre Liberté et notre Egalité soient préservées tout en étant en état de perfectionnement possible.
La « Laïcité » est ainsi le troisième terme qui permet le délicat équilibre entre la liberté individuelle et l’égalité de tous.
Ne constatons-nous pas à travers le monde que là où la Laïcité est absente, là où elle est bafouée, là où elle est menacée ce sont toujours Liberté et Egalité qui souffrent.
Ainsi la « Fraternité » ne peut-elle se traduire que, politiquement parlant, par la défense vigoureuse de la Laïcité, gardienne de la Liberté et de l’Egalité.
Où en sommes-nous ?
Ces dernières années, la « Laïcité » est à la mode.
Nombre s’en réclament et rares deviennent celles et ceux qui y sont opposés.
Dans le même temps, on a l’impression que chacun et chacune, en a sa propre représentation.
On pourrait s’en réjouir soulignant par là le fait que la Laïcité n’est pas une Eglise et n’a ni chef ni dogme, ni livre sacré.
On peut aussi y voir une faiblesse, dès lors que les laïques passent parfois plus de temps à se quereller entre eux qu’à combattre ce qui devrait être leur adversaire commun : le cléricalisme, tous les cléricalisme d’où qu’ils viennent.
Nous n’avons pas oublié, ce qui est pire encore, les initiatives qui consistaient à
: - mettre la laïcité à toutes les sauces et ainsi la vider de sa substance : la vouloir ouverte
- à la confondre avec l’athéisme
- à l’instrumentaliser à des fins politiques aux antipodes des valeurs démocratiques
- en fait à la vider de sa substance originelle.
Or, nous avons besoin de Laïcité.
D’une Laïcité sans adjectif qui ne soit au service d’aucun projet autre qu’elle-même.
Arrivé à ce point, il est nécessaire d’expliciter le concept de Laïcité et il faut de mon point de vue le faire par étapes tant la réflexion est dense, chargée de sens et se doit d’être à la fois théorique et pratique.
Je m'inspirerai des travaux de Nadia GEERTS qui a publié, en octobre 2014, aux éditions du C.E.P (Création. Europe. Perspectives) un ouvrage sous le titre : « Liberté-Fraternité-Laïcité ».
Pour allier théorie et pratique, en forme de clin d’œil, elle établit les dix commandements de la Laïcité :
1° « Les cafouillages sémantiques comme la peste tu éviteras ».
2° « L’obligation de te comporter conformément à ta race ou à ton sexe tu refuseras ».
3° « Liberté et Egalité tu chériras ».
4° « Dieu dans le lit du voisin en aucun cas tu ne mettras »
5° « De salir la réputation de Dieu point ne te soucieras ».
6° « La communauté des humains, au-dessus de toute sous-communauté, tu placeras. »
7° « Si culte tu as, de ta poche tu le financeras. »
8° « D’enseigner des croyances à l’école publique point ne se mêlera. »
9° « De l’Etat impartial le digne représentant tu seras. »
10° « De considérer la religion comme un handicap, tu te préserveras. »
Peut-être me lancerai-je dans la présentation de chacun de ces commandement en m'appuyant sur le travail minutieux de Nadia GEERTS.
A bientôt j'espère.

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