Au sujet de l'Ecole (2)

La transmission des connaissances à travers les âges ...

Ne faudrait-il pas, une fois pour toutes, considérer que c'est une erreur de partager les êtres humains entre manuels et intellectuels : ceux dont l'activité est concrète et ceux dont l'activité est abstraite ?

C'est pourtant un peu comme cela que ça fonctionne ! Non ?

En fait les deux activités ne coexistent-elles pas toujours ?
Le manuel réfléchit toujours avant d'agir et de transformer la matière !
De même, l'intellectuel n'est-il pas obligé de faire sa toilette, de s'habiller, de faire des achats, de se nourrir, de faire un peu de cuisine, de bricolage ! Voilà des activités concrètes s'il en est !

En fait, jusqu'au XVIIIème siècle, l'enseignement concret ou abstrait se faisait toujours par "les hommes de l'art" qui n'avaient pas appris leur art pour l'enseigner mais pour le pratiquer, pour avoir une activité créative.
De plus, la notion de culture dans son sens intellectuel était fort différente de ce qu'elle est devenue de nos jours.

L'expression "se cultiver" n'existait pas.

De nos jours, on va à une conférence pour se cultiver comme on va dans un salon de beauté pour s'embellir.
En fait, au XVIII ème siècle , on ne se cultivait pas mais on cultivait un art ou une science dans le but de ladévelopper comme le jardiner cultive choux et salades pour les voir se développer.
Si au XVIII ème se cultiver avait un sens altruiste, de nos jours il s'agit d'activités égoïstes.

Il faut aussi préciser qu'antérieurement, jusqu'à l'invention de l'imprimerie (1492), il n'existait aucun moyen de communiquer facilement ses connaissances à ses semblables. Cette communication était toujours d'individu à individu. C'était l'époque des précepteurs.

Les artistes, les littérateurs, les hommes de science, les philosophes enseignaient leurs idées et leur savoir-faire à leurs disciples, à leurs élèves. De même les paysans, les artisans, enseignaient leur savoir-faire par l'exemple, par la pratique.
Grâce à l'imprimerie, les intellectuels virent leur pouvoir et leur notoriété se développer de façon assez explosive. De même que le micro, la sono, la radio, la télévision, les enregistrements ont bouleversé les relations des artistes avec le public.

En fait, les innovations techniques, technologiques, ont bouleversé l'univers : des corporations ont disparu parce que ruinée, d'autres ont émergé et bénéficié d'une grande prospérité.

Grâce à l'imprimerie, les écrivains ne devinrent-ils pas les vedettes de la société.
La radio, le cinéma, la télévision ont fait émerger d'autres vedettes et les moyens d'internet ont mis en place de multiples occasions d'accéder à la culture, à la connaissance aux documents qui révolutionnent les conditions de l'apprentissage...

Le rôle de l'Ecole ne peut donc de nos jours se concevoir comme au temps de Jules Ferry !

Par contre, il est des invariants qu'il faut prendre sérieusement en compte.

Nous sommes tous et toutes, dans des proportions variables, intellectuel(le)s et manuel(le)s, préférant soit les mots, les symboles, les idées, l'abstrait, soit les choses, les objets, la création concrète. Il est aussi un fait qui nous unit : celui de ne pouvoir vivre sans manger, boire, nous vêtir, nous protéger du froid et de la chaleur, dormir...Toutes considérations qui sont bien concrètes.
On ne peut vivre ni d'amour, ni d'eau fraiche, ni d'idées, ni de nourriture spirituelle...Grosse déception pour les intellectuels .

Cependant, paradoxe des temps modernes, seuls les activités intellectuelles sont gratifiantes alors que les activités concrètes indispensables sont peu estimées et même secrètement,inconsciemment, considérées comme dégradantes.

Disons les choses franchement ! L'élève qui ne réussit ni en Français, ni en Langues étrangères, ni en Mathématiques, Physique, Chimie, Histoire, Géographie est rejeté vers les écoles professionnelles qui sont - à mots et pensées couvertes - considérées comme des dépotoirs. Même si hypocritement on s'est donné bonne conscience en repoussant cette orientation de la fin de la classe de 5ème à la sortie du collège en classe de 3ème. On a repoussé de 2 ans le geste sans changer de philosophie (sic).

Paradoxe culturel ! Dans une vie, dès la formation initiale, un jugement de valeur négatif est subrepticement porté sur le secteur productif (puisqu'on y accède suite à l'échec scolaire) alors que c'est dans ce seul ce secteur qu'on travaille dans le concret pour subvenir aux besoins qui permettent à tous et toutes de survivre en fabriquant la nourriture, les vêtements, tout ce qui se consomme.

UNE REVOLUTION CULTURELLE s'impose....mais pas que !!!

En cours de rédaction

Commentaires

1. Le 08/09/2017, 15h02 par Chantal

Il est aussi à soulignés que les participants du secteur productif sont les moins bien honorés de la société. Ce sont les plus mal payés, ceux dont la situation est la plus précaire comme ceux et celles dont le travail est le plus dur et le plus pénible.
Evoquons par exemple celles et ceux qui travaille selon le régime des trois huit : soit de 5 heures à 13 heures, soit de 13 heures à 21 heures soit de 21 heures à 5heures ou les deux huit (une semaine de 5 à 13 heures et la suivante de 13hà 21 heures). Quid des conséquences sur la santé comme sur la vie familiale ?
De plus ces travailleurs sont payés au SMIC et prennent leur retraite plus tard que la moyenne.

2. Le 08/09/2017, 15h07 par Marcel

Pensons aussi aux agriculteurs qui ne peuvent s'absenter plus de quelques jours à la fois à cause des cultures et des bêtes d'élevage.
De plus les profits sont si faibles qu'ils subissent l'humiliation de percevoir des aides multiples conditions de leur survie professionnelle.
Les cours mondiaux imposés ne sont effectivement profitables que pour une infime minorité bénéficiaires de la mondialisation mise en place par les Etats.

3. Le 08/09/2017, 15h09 par Valentin

Il faudrait aussi s'interroger quant à la façon de pousser l'Etat à interdire le travail en équipe qui de mon point de vue accentue la charge de l'exploitation des plus mal considérés.
Aucun parti de gauche, aucun syndicat en parle.

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Fil des commentaires de ce billet