Réflexions d'un Insoumis (9)

Plan A et Plan B.

Le Plan A a pour vocation de réorienter la construction européenne dans le cadre de l'euro

Avant le Brexit, le rapport des cinq présidents prévoyait un calendrier de mesures ayant pour but d'approfondir la logique régissant le fonctionnement actuel de l'union économique et monétaire. Or l'euro n'est viable à terme qu'à condition de mettre sur pied une véritable union de transferts, dotés d'institutions politiques adéquates et démocratiques.
Tel n'est pas le dessein de ce rapport !

En fait une authentique réorientation doit s'ordonner autour des principes :

- abandon du pacte de stabilité,
-modification des statuts de la BCE,
- harmonisation de l'assiette consolidée de l'impôt sur les société et des taux,
- capacité budgétaire accrue financée par l'emprunt et l'impôt européen sur les sociétés,
- création d'un Trésor européen contrôlé par un Parlement aux pouvoirs renforcés,
- accords d'échanges automatiques d'informations pour lutter contre la fraude et l'évasion fiscale,
- introduction du principe de séparation des activités de détails et d'affaires dans l'union bancaire,
- abandon de la directive des Travailleurs détachés,
- révision des textes interdisant les aides d'Etat,
- activation du principe de référence communautaire.

Autant d'innovations qui nécessitent une toute autre modification de nombreux règlements, directives et traités.

Ce plan A passe inévitablement par un bras de fer au Conseil européen pour créer un rapport de force en faveur des Etats soutenant un tel changement de cap.

A défaut d'aboutir, un tel défi engagé permettrait de souder les Etats favorables à cette réorientation et de préparer, avec eux, le Plan B d'une sorite ordonnée de l'euro.

La sortie de l'urologue est susceptible de libérer des marges de politique budgétaire car les Etats n'auraient plus à se soumettre au PSC.

Elle permettrait d'affranchir la nouvelle banque centrale des statuts de la BCE et de monétiser les déficits en cas de tension sur les taux des dettes souveraines. La Banque centrale serait autorisée à acheter à taux zéro les bons du Trésor émis par l'Etat sur le marché primaire. Cette monétisation des déficits ne s'avérerait aucunement inflationniste, tant le contexte est déflationniste. L'inflation, souhaitable pour alléger les charges des dettes publique et privée, n'apparaîtrait qu'à proximité du plein-emploi. La sortie de l'euro faciliterait également la résorption des déséquilibres extérieurs des Etats par l'ajustement du taux de change de leur nouvelle monnaie. Dans ce cas, une dévaluation de la nouvelle monnaie permettrait d'améliorer la compétitivité-prix de l'économie tout en pratiquant une politique salariale avantageuse.
Une sortie ordonnée se matérialiserait par la mise en place d'un système de change commun à tous les Etats qui en seraient parties prenantes, assorti d'un fons monétaire commun.
Un encadrement des changes et du libre -échange les aiderait à affronter d'éventuelles attaques spéculatives et à se prémunir du dumping social extérieur.
De telles attaques ressent cependant hypothétiques.
En effet, le Royaume Uni n'était pas membre de la zone euro et n'était pas assujetti au PSC.
Il utilisait systématiquement sa politique de change ( en dévaluant la livre) et sa politique budgétaire (en creusant les déficits bien au-delà des fameux 3%) pour faire face aux aléas de la conjoncture, sans subir la spéculation des marchés à l'endroit de sa monnaie ou de sa dette.
Une telle spéculation n'est pas non plus intervenue après le Brexit.

Si la mise en place du plan A s'avère impossible, il reste le plan B !!!

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