Liberté, Egalité, Laïcité (6)

Il faut placer la communauté des humains au-dessus de toute sou-communauté !

!!La Laïcité refuse de considérer les personnes autrement que comme citoyen(ne)s : elle est ains l'alliée naturelle de la citoyenneté et l'adversaire déclaré des communautarismes.

En effet, elle promeut ce qui rassemble les humains au sein d'un Etat - leur commune appartenance à celui-ci - et elle renvoie à la sphère individuelle tout ce qui les divise : leurs options politiques, leurs origines et tou naturellement et de plus leurs convictions.
Rappelons ici que la République française "ne reconnaît , ne salarie, ni ne subventionne aucun culte " (Article 2 de la Loi du 9 décembre 1905.

Certers, l'Etat Laïque connaît l'existence des religions et convictions divers et diversement particulières, mais il ne les reconnaît pas au sens où il ne traite qu'avec les citoyen(ne)s et non avec les membres des diverses communautés conventionnelles puisqu'il ne les reconnaît pas en tant que telles.

L'Etat méprise-t-il les les religions ?
Point du tout ! Il s'agit de respecter le principe de la séparation du politique et du religieux.
De plus, le religieux est respecté par la fait que les République met en avant la liberté de conscience expressément dans l'article 1 de cette loi du 9 décembre 1905 :

" La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restriction édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public".

Par la non-reconnaissance des cultes, la Laïcité s'engage à accorder aucun privilège à aucun culte ni à aucun membre d'une confession particulière. L'Etat décide donc, de manière consciente et volontaire, d'ignorer cette dimension dans les relations qu'il noue avec les citoyen(ne)s afin de leur assurer une parfaite égalité de traitement. De ce fait, aucun membre d'aucune communauté conditionnelle ne peut être discriminé pour ses convictions.

L'Etat laïque assure donc aux communautés religieuses et autres une parfaite autonomie et une parfaite égalité de traitement.

Nous sommes très éloignés d'une organisation communautaire de la société, là où les communautés religieuses se voient reconnaître des droits en tant que telles...

Pour se rendre compte de cet état de fait, peut-être faut-il regarder de près ce qui se passe par exemple au Liban !

Le système politique libanais est effectivement confessionnel. Il reconnaît 17 communautés religieuses : 11 chrétiennes, cinq musulmanes, et une israélite.Il s'agit là vraiment d'une situation proto typique.
En effet, sur le plan du statut personnel, l'Etat libanais délègue aux communautés religieuses tout ce qui relève du mariage, de la filiation et des problèmes y affairant. Ce sont des tribunaux religieux qui règle tout ce qui les concerne.
Sur le plan politique, la constitution prévoit que le Président de la République doit être un chrétien maronite, que celui de la chambre des députés doit être un musulman chiite et que le Premier ministre doit être un musulman sunnite. De plus, les portefeuilles ministériels, les sièges parlementaires mas aussi les emplois politiques et administratifs sont répartis entre les différentes communautés selon des quotas spécifiques.
De fait, sur le plan privé, cela implique de ne pouvoir se marier civilement, même de naître, sans se voir attribuer une confession !

Certes, l'exemple du Liban est extrême mais il a le mérite d'illustrer un communautarisme poussé au bout de sa logique interne :

- négation du principe d'égalité de tous devant la loi
- primauté des intérêts corporatistes (religieux) sur l'intérêt général
- tribalisation de la société.

Oui, la Laïcité vaut vraiment la peine d'être défendue.

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