Réflexion du moment (4)
Par JPL le 05/12/2018, 11h41 - Politique française - Lien permanent
!!!On gagne ! On paie !!
Essayons un peu - à la mesure de nos moyens - d'y voir clair partiellement s'entend.
Libre à chacun(e) d'éclairer plus à l'air de ses connaissances, de ses découvertes, de son inspiration...
Quand il est question de la dépense publique française ...
De source INSEE, elle était de 35% du PIB en 1960.
De 57% en 2013 dont 33% du PIB étant consacré aux dépenses sociales et de santé.
Notons avec insistance que ces dépenses là réduisent très sensiblement les inégalités.
Les écarts de revenus entre les 20% le plus riches et les 20% le plus pauvres passent ains de 7,6 à 4.
Ceux entre les 10% les plus riches et 10% les plus pauvres sont ainsi réduits de 17,6 à 5,7.
L'ETAT PROVIDENCE français reste donc efficace.
Certes, il pourrait l'être plus comme c'e'st la cas en Allemagne, au Danemark et en Suède.
On pourrait donc ne revendiquer qu'un ETAT PROVIDENCE plus efficace et plus généreux.
Il est cependant à se demander si la charité, comme la protection sociale individualise les droits, ne fragmenterait pas la société en ayants droits plus ou moins rivaux. Toutefois, il faut observé que 20% des RMIstes choisissaient de travailler en perdant d l'argent afin de gagner en autonomie et dignité.
Ces risques existent donc mais il se pourrait aussi que pour la Fraternité l'essentiel ne soit pas là.
Relativement efficaces, les mécanismes de prélèvement et de redistribution ne sont pas clairs, ne sont pas clairement lisibles.
Personne ne sait véritablement ce qu'il paie.
Encore moins ce qu'il reçoit.
Ainsi chacune peut se sentir grugé, soit parce qu'il ne recevrait pas ce qui lui est dû, soit parce qu'il paierait pour d'autres qui bien sûr ne le mériterait pas !!!
Il faut se rendre à l'évidence ! Aucun(e) citoyen(ne) normalement informé n'est en mesure de comprendre ce qui relève de l'impôt et ce qui relève des cotisations sociales. Ni même de comprendre qui paie, pour quoi et pour qui tant le jeu des prélèvements et des redistributions est désespérément obscur.
Il existe 600 régimes de retraite et 6000 régimes de retraite complémentaire.
19 régimes d'assurance maladie.
En 2014 dans le projet de loi de finances il était prévu de supprimer 9 niches fiscales 464 ! (Qu'en est-il aujourd'hui? A voir !).
Le système est tellement opaque qu'une foule d'ayants droit au RSA et à la CMU n'en bénéficient pas (j'ai lu que cela pouvait monter à 30%)
Chaque droit n'a-t-il pas ses propres guichets ? ses propres formulaires et ses propres travailleurs sociaux bien sûrs...
Les multiples labyrinthes !
On a tous et toutes rencontrés des usagers, notamment des jeunes, qui ont l'impression d'être déplacés de service en service de dispositif en dispositif sans que jamais (impression) quelqu'un ne s'occupe d'eux vraiment. Il me souvient d'avoir reçu un jeune à ma permanence de conseiller général (1998-2004) qui en était à son 4ème stage de rédaction de CV.
Vient s'ajouter à tout cela l'enchevêtrement des compétences nationales, régionales, départementales, municipales, associatives...
La question de savoir qui paie et qui gagne, dans tous ces mécanisme de redistribution (de plus de la moitié de la richesse produite) n'est pas seulement un ajustement technique ; elle est indispensable à la légitimité même du système de solidarité.
L'obscurité n'accentue-t-elle pas les rumeurs et les clivages ?
Clivages entre les riches et les pauvres, le public et le privé, les CDI et les CDD, les jeunes et les vieux, les assistés et les soit-disant autonomes, les contribuables et les déserteurs fiscaux, les français et les immigrés, les métropoles et les campagnes, la capitale et les régions et ainsi de suite !!!
On peut craindre que le fait que le système sur lequel repose la solidarité étant devenu si complexe que ses fondements symboliques et philosophiques en soient méthodiquement - pourquoi ne pas dire - détruits !
Il faut esquissé un "choc de simplification " par le gouvernement après 2014 !!!
On n'y voit toujours pas clair !
Thoms Piketty, Camille Landais et Emmanuel Saez réalisaient un ouvrage intitulé "Pour une révolution fiscale : un impôt sur le revenu pour le XXIème siècle "Editon du Seuil 2001 on n'en entend plus vraiment parler.