Quant à la PARENTALITE !

Il est vraiment indispensable d’assurer la formation continue, permanente (et en continu) à la PARENTALITE.

1. Des dispositifs de formation et des structures s’imposent.%%

L’aide à la fonction parentale s’est structurée à partir de la fin des années 1980 autour des réseaux administratifs ayant en charge la gestion de «l’opération pouponnières».

Aujourd’hui, elle constitue une catégorie de l’action des pouvoirs publics. Elle est cependant traversée par deux logiques contradictoires. Dans un cas, il s’agit de valoriser les compétences des parents, même lorsque ceux-ci sont «défaillants», afin qu’ils puissent effectivement assurer leurs droits et obligations. L’aide à la fonction parentale est ainsi mobilisée dans le cadre de projets visant à construire, autour de l’enfant et de ses besoins, une harmonie dont chacun pourrait tirer profit en terme de sécurité et d’épanouissement.
Dans l’autre cas, le soutien à la fonction parentale est rattaché à une conception disciplinaire de l’action publique qui se nourrit de la problématique de l’insécurité, et qui repose sur la menace et la répression.
L’action sur la parentalité est un moyen de sécurité publique et la prévention vise alors moins la sécurité de l’enfant que celle des tiers.

Entre l’émancipation et le contrôle, nous observons ainsi deux manières opposées de concevoir les rapports entre la sphère du privé et celle du public, mais une même focalisation sur l’enfant que traduit l’affirmation répétée de l’ordre familial comme composante de l’ordre social global.

Certes, un Ministère de la Famille doit suivre cette question. Mais si les prérogatives nationales existent, il est des responsabilités à assurer sur les terrains, au plus près des familles.
Il faut donc décliner du haut en bas, de l’Etat aux quartiers les prérogatives articulées qui doivent être celles de l’échelon régional, départemental, et local.

Au niveau national, il apparaît comme indispensable d’afficher les grandes lignes d’une politique d’organisation de la co-éducation par une participation active des familles au cursus de formation.

En effet, tout ce qui a été fait jusqu’ici ne relève-t-il pas de l’incantation, de l’affichage de principes et ne faut-il pas passer à la formalisation de rapports technicisés entre le monde de l’éducation et la famille ?
La communication entre l’éducation nationale et les familles n’est-elle pas affichée, depuis des décennies, dans les préoccupations sous la rubrique « relations école-famille » ?
Le suivi de la scolarité n’est-il pas, en façade, assuré par les sempiternelles « rencontres parents-professeurs » au cours desquelles chacun se plaint de ne pouvoir rencontrer tous les interlocuteurs et notamment ceux qui posent problème ?
L’arrivée des délégués parents au Conseil d’administration des établissements du second degré, comme celle des délégués élèves, ne relève-t-elle pas de la démocratie formelle et factice, si en amont, il n’y a pas un réel travail d’association de toutes les parties à l’élaboration des décisions à prendre, des projets à adopter ?
La présence de délégués élèves et parents, avec voie délibérative, sur toute la durée du Conseil de classe constitue une avancée (de la fin des années 1980) mais a-t-on véritablement évalué l’apport effectif ?
Le «Code de l’Education» n’est-il pas à toiletter ? tout comme le «Code de la Famille» pour aller dans un sens plus fonctionnel après avoir procédé à l’analyse et au repérage des verrous « à faire sauter » voire « à ménager »?
Il s’avère nécessaire, de notre point de vue, d’effectuer une mise à plat.
Tout en cernant mieux, à la lumière des recherches, le concept de co-éducation, il importe de mettre en place un plan stratégique à décliner aux différents niveaux de responsabilités.

Au niveau académique, sous la responsabilité du Recteur d’Académie, un point de situation s’impose.

Les initiatives prises depuis trente ans ne doivent ni être laissées «pour solde de tout compte» ni sacralisées.
Tout doit concourir à l’analyse de la situation sur le territoire, bassin d’emploi-formation par bassin, afin de la caractériser en regard des objectifs du plan stratégique national. Pour mieux mesurer les efforts à fournir et mettre en place les plans d’action il faut fixer la photographie à l’instant T .
L’articulation avec les politiques, tant culturelles que de formation, du Conseil régional s’impose, selon nous, autant dans l’élaboration que dans la réalisation des plans d’action.

Au niveau départemental, l’Inspecteur d’Académie, Directeur des Services Départementaux de l’Education Nationale (D.S.D.E.N), aura à décliner les plans d’action, circonscription par circonscription, avec le concours de chaque Inspecteur de l’Education Nationale (I.E.N).

Les I.E.N exerçant la responsabilité absolue dans leur circonscription et collaborant avec chaque Principal de collège et chaque Proviseur de Lycée pour les établissements du second degré.
Comme nous l’avons énoncé dans les chapitres précédents, si la co-éducation s’impose, il faut en mesurer toutes les dimensions.

Co-éduquer, c’est participer, contribuer et non se contenter d’observer.

Pour participer, il faut comprendre et connaître les termes de sa contribution.

Pour les enseignements préélémentaire et élémentaire, s’imposent donc de véritables conférences pédagogiques s’adressant aux parents. Conférences, lieux d’information et de formation à l’intervention, à la contribution à l’acte éducatif, au déroulement des apprentissages.
Cela suppose une préparation minutieuse sous deux dimensions :
- la première, celle de l’explicitation pour chaque niveau, du déroulement des apprentissages,
- la deuxième celle de la détermination des travaux d’approche qui peuvent être effectué dans le cadre péri-scolaire, dans la famille et autour de la famille, comme préalable au déroulement des apprentissages.
Il s’agit là d’une véritable innovation que de parler pédagogie avec les parents.
Certes, il est à se prémunir contre la tentation d’exporter dans les familles une partie des responsabilités du système éducatif. Ce risque vaut-il pour autant que nous nous en tenions à l’actuelle partie de « chiens de faïence » ?
Pour l’enseignement secondaire, il s’agit d’une révolution dans l’organisation des relations « parents-professeurs ». Non seulement, il faut partager avec les familles les réalités de l’enjeu de chaque niveau d’enseignement, mais aussi la pédagogie, discipline par discipline, comme évoqué ci-dessus pour l’enseignement préélémentaire et élémentaire.
Il est possible de concevoir la démarche selon une progression raisonnée. Il est aussi à parier que d’année en année le niveau de formation des parents augmentant, le temps à passer se réduira sensiblement.

La mise en place de cette démarche nécessite des collaborations, des coordinations, des coopérations qui se doivent d’être pilotées, à temps plein, soit par un Inspecteur Pédagogique Régional (I.P.R) ou un Inspecteur d’Académie (I.A) afin de ne pas se laisser insensiblement aller à la « culture du gadget », de l’accessoire.

Coordination des travaux des I.E.N, des Principaux, des Proviseurs, des élus locaux et territoriaux, voilà l’ampleur de la tâche. En effet, la définition des contours de la co-éducation conduira à l’émergence de la nécessaire organisation voire réorganisation de toutes les actions péri-scolaires.
Il faut, en effet, passer du soutien scolaire à l’accompagnement éducatif.
Voilà qui est interpellant, tant pour les municipalités que pour le secteur associatif (MJC, Centres sociaux, maisons de quartier…) tout comme pour les Foyers Sociaux Educatifs (F.S.E) et les Coopératives Scolaires qu’elles soient d’établissement ou de classe affiliées à l’Office central de la Coopération à l’Ecole (O.C.C.E).

Les mouvements pédagogiques auront dans cette perspective, à apporter leur pierre.

Que ce soit pour le Groupe français de l’Education Nouvelle ( G.F.E.N), la pédagogie institutionnelle, les Cahiers Pédagogiques, l’Institut Coopératif de l’Education Nationale (I.C.E.M) – mouvement Freinet, cette démarche oblige à l’effort de recherche si l’on ne peut douter de leur participation active à cette démarche innovante.

Faut-il se limiter à un renouveau de la liaison école-famille ?

Certes, ce travail qui s’apparente à de la « recherche-action » suppose une montée en formation de chacun des acteurs. Il s’agit d’une révolution dans les pratiques tout autant que dans l’organisation de la « liaison école-famille » que dans le déroulement de l’acte d’apprendre lui-même.
Cela nécessite aussi l’organisation d’une démarche d’éducation populaire en direction des familles.


2- La mise en place d’un mouvement « d’Université Populaire de la Parentalité » s’impose.


2 . 1 Une U.F.R de la Parentalité (Unité de Formation et de Recherche) dans chacune des Universités des Sciences Humaines permettrait d’organiser la formation de haut niveau et la recherche qui peut accompagner les pratiques innovantes. Un ou des laboratoires pour problématiser des innovations certes, mais aussi la formation d’animatrices et animateurs de haut niveau universitaire permettront d’enrichir le tissu d’intervenants.


2. 2. Dans chaque arrondissement, un Institut de la Parentalité permettra d’assurer les formations de base et les échanges avec le niveau universitaire habilité à conduire les recherches et d’animer le réseau des « Maisons de la Parentalité ».

Au niveau de chaque Communauté de Communes voire d’unités géographiques de 15 à 20 000 habitants, voire au niveau de chaque bassin emploi-formation, la collaboration institutionnelles des représentants du Ministère de l’Education, de celui de la Famille et ceux des collectivités locales et territoriales, dans un partenariat innovant, conduira à la mise en place d’une « Maison de la Parentalité ».
Lieu neutre d’échanges et de formation pour tous les acteurs, il se doit de mettre en œuvre toutes les techniques modernes de la communication au service de cette démarche de recherche-action. A cet effet, avec l’encadrement universitaire nécessaire, des étudiant(e)s en Licence, Maîtrise, DEA, des doctorants pourront accompagner les participants au cours des séquences de formation-action.
On pourrait envisager qu’au moins une recherche-action, outil d’analyse et d’évaluation permanente, soit mise en place par Institut voire par « Maison de la Parentalité ».
Quant à la gestion des « Maisons de la Parentalité » elle se doit d’être pluri-partite et d’associer vraiment toutes les catégories d’acteurs.
Afin d’assurer une conduite dynamique du processus, une coordination de l’action des « Maisons de la Parentalité » de chaque Arrondissement s’impose.
Ainsi, dans le cadre de leur charge de travail, chaque « Institut de la Parentalité » est en mesure de coordonner au niveau de l’U.FR le déroulement du processus.
Il reste que si la participation à cette démarche s’effectuera sur le temps libre parental, l’intervention de parents dans les rouages de gestion du dispositif devrait se faire, de par la loi, sur des crédits d’heures de travail, au même titre qu’une délégation de représentation du personnel.

Notre exposé des préoccupations parentales face à la démarche éducative en direction de la petite enfance, l’enfance et l’adolescence montre que la transmission, de génération en génération, des pratiques et des connaissances est inopérante.

Il s’avère que les « Maisons de la Parentalité » auront à prendre cette réalité en compte.

Faut-il mettre en place une « Ecole des Parents » ?

La tentation est grande de mettre en place un cursus de formation. Il semble qu’il faille, au mieux, mettre en place des séquences d’information s’adressant à des publics ciblés sur des thèmes émergeant au cours des entretiens, des échanges.
Certes, mais il est à envisager d’assurer des prestations de « formation-information » sur les différents stades du développement de l’enfant tant dans son comportement que dans l’évolution de sa pensée.
D’autre part, il apparaît déterminant d’afficher la préoccupation centrale de reconnaissance des individus en formation. « L’enfant est une personne » et seule la reconnaissance des individus dans leur unicité peut conduire à une démarche innovante.

Il est déjà des pratiques dont il faut s’inspirer pour tenter d’aller plus loin.

Ainsi à Romainville (93) par exemple la « maison des parents » a ouvert ses portes en 2002.

Fruit d’une réflexion menée par de nombreux partenaires locaux, elle propose aux parents un lieu de rencontre et un espace de parole sur les questions d’éducation.
Fathia a une quarantaine d’années et une fille adolescente.
Récemment divorcée, elle est allocataire du RMI.
À M-C M…, animatrice de la Maison des parents de Romainville, elle raconte avec humour les problèmes scolaires de sa fille et le comportement « irresponsable » de son ex-conjoint : « C’est la psychologue du centre municipal de santé qui m’a conseillée de venir ici. Parler des problèmes que je rencontre avec ma fille me soulage. J’aimerais participer aux rencontres entre parents d’adolescents mais je redoute de croiser des personnes que je connais, devant lesquelles je ne souhaite pas évoquer mes difficultés », explique Fathia. Cette réticence est-elle partagée par les autres parents ?
« Ça dépend, souligne M-C M…. En effet, certains, comme Fathia, ne souhaitent pas parler devant des personnes qu’ils connaissent. Il arrive d’ailleurs que dans un groupe – où des gens peuvent vivre dans le même immeuble – un participant maladroit accompagne d’un « j’en étais sur ! », le récit d’un parent qui raconte les problèmes de son enfant. Dans ce cas, je tempère. En revanche, d’autres femmes, surtout celles qui travaillent et sont indépendantes, parlent facilement et échangent leur numéro de portable au bout de dix minutes avec une autre participante ».

3. Un projet né de la réflexion d’un réseau de professionnels.

La Maison des parents de Romainville est idéalement située près de la Poste, du Centre Commercial et sur la route du marché, chacun peut s’y arrêter en passant.

Ouverte depuis octobre 2002, elle a été créée à l’initiative d’un important comité de pilotage : centre municipal de santé, aide sociale à l’enfance, CAF, centre médico-psycho-pédagogique (CMPP), centre médico-psychologique (CMP), confédération syndicale des familles, centre de guidance infantile et fait partie du Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP) de Seine-Saint-Denis. Pour l’instant, elle est ouverte 16 heures par semaine (plus le jeudi après midi consacré aux entretiens individuels sur rendez-vous ou aux rencontres à l’extérieur) et M-C M… en est la seule permanente. « En cas de problème – présomption de maltraitance par exemple — je fais appel au réseau que constitue le comité de pilotage. Je m’appuie aussi sur ma connaissance des divers professionnels qui le composent pour orienter aux mieux les parents », explique-t-elle.
Dans la journée, la Maison des Parents propose des rencontres informelles entre parents avec la responsable du lieu, des moments de convivialité et de partage, de la documentation, une discussion sur différents thèmes : éducation, adolescence, école…
Chaque semaine, elle organise des ateliers autour du conte ou de l’écriture pour que parents et enfants partagent un moment agréable. Enfin, des soirées débat sont régulièrement organisées autour des thèmes souhaités par les parents.
Un soutien à la mission éducative des parents.
En concevant le projet, le comité de pilotage pensait que les parents parleraient en priorité de l’école, en réalité, ils abordent le plus souvent d’autres sujets de préoccupation.
Beaucoup de femmes élèvent seules leur (s) enfant (s), Romainville détient le record du nombre de mères isolées en Seine-Saint-Denis. Elles ont besoin de se poser, de discuter de leurs problèmes et de leur isolement.
Les hommes parlent surtout de leur difficulté à prendre leur place de père, notamment en cas de divorce ou de séparation conflictuelle. Enfin, nombreux sont les parents qui posent difficilement des limites à leur enfant et n’osent pas faire preuve d’autorité. « Quand j’explique aux parents que l’enfant a absolument besoin de cette autorité et de ce cadre pour grandir en sécurité, qu’il doit se confronter à des règles d’éducation, ils l’entendent mais cela semble toujours difficile à appliquer », constate l’animatrice qui organise régulièrement des rencontres en groupe sur le thème : « Parents, osez dire non ».
La Maison des parents a aussi pour rôle de soutenir et renforcer la mission éducative des parents, de proposer un lieu tiers où ils peuvent parler d’eux et de ce qu’ils ressentent.
Ce travail se tisse au jour le jour, rencontre après rencontre. « Les parents ne sont pas démissionnaires, ils ont plutôt souvent « été démissionnés » par les médias, les institutions, et ont perdu une part de la confiance et de l’estime d’eux-mêmes.
Difficile pour un parent d’être au chômage, de se sentir exclu de la société et de garder une estime de soi suffisamment forte pour éduquer son enfant et lui transmettre les valeurs auxquelles lui-même ne croit plus vraiment », analyse M-C M… . Avec une formation de psychothérapeute et après avoir animé durant dix ans des groupes de parole pour personnes séropositives à l’association AIDES, l’animatrice et responsable du lieu est en mesure d’apporter une écoute à ces parents en difficulté.

L’éducation dans différentes cultures.

La Maison des parents de Romainville accorde une place toute particulière à la connaissance des cultures d’origine des personnes accueillies.
De nombreuses discussions informelles tournent autour du décalage entre la culture d’origine et la culture française en matière d’éducation. « Un père africain vient régulièrement me parler de sa fille récemment née en France, illustre M-C M…. « De savoir que la culture française influencera ses choix constitue pour lui une violence. De nombreuses jeunes femmes maghrébines témoignent des difficultés rencontrées face à leurs parents qui ont peur de trahir leur pays d’origine. Des hommes qui ne savent pas écrire le français se sentent désorientés, redoutent de perdre leur place de père lorsqu’ils demandent à leur enfant de remplir des papiers administratifs. Cette angoisse est d’ailleurs partagée par leurs enfants : lorsqu’ils viennent à la Maison des parents avec leur mère, ils parlent beaucoup, s’ils accompagnent leur père, on ne les entend plus, comme s’ils avaient peur de le dépasser en parlant mieux que lui ».
Certains parents dévalorisent leur culture d’origine. L’autre jour un père africain félicitait une jeune fille française qui avait obtenu son bac regrettant que sa fille ne serait jamais bachelière car, disait-il, les Africains n’ont pas le bac ». Les familles étrangères se disqualifient souvent. « Pourtant elles ont de sacrées compétences et un grand pouvoir d’adaptation », constate l’animatrice. Et de citer l’exemple d’une femme africaine récemment arrivée enceinte, sans connaissance de la langue française, pour rejoindre son mari dans une cité de Romainville. La nuit où elle a dû accoucher, elle est partie seule et à pied à l’hôpital de la ville voisine. Elle avait repéré le trajet en prenant le bus.
Pour parler des conséquences de l’immigration sur la vie des familles, des rencontres sur le thème « Tissage et métissage » sont régulièrement organisées en direction des parents et des professionnels. H S, formateur en médiation clinique culturelle en a animé une. Lui-même a quitté l’Algérie pour la France et explique : « Je comprends les enfants de la seconde génération parce qu’ils sont passés du monde du comment au monde du pourquoi.
Leurs parents ont leurs racines au pays, ils sont souvent suspendus dans le temps, ils sont encore dans le bateau ou l’avion, ou du moins ils savent que la migration est une parenthèse, même si elle dure quarante ans. Mais, à un moment donné, les enfants ont les racines en l’air, donc toutes leurs questions sont des questions du pourquoi ».

Des activités ludiques et festives.

Un samedi par mois, la Maison des parents propose un atelier jeu parents-enfants animé par M-C M… et un art thérapeute.
Plusieurs temps et espaces le composent. Le tapis coloré est réservé au jeu, aux mouvements physiques, à la musique et aux histoires avec les marionnettes réalisées avec les parents.
L’atelier se termine par la lecture d’un conte.
Un moment de partage où les compétences de l’enfant sont valorisées par les animateurs.
L’organisation de concerts et de fêtes permet aussi aux participants et aux professionnels de se rencontrer de façon moins formelle et parfois de changer de regard les uns vis-à-vis des autres.
« À l’occasion d’une fête, j’ai pu rencontrer une famille que j’accompagne d’une façon différente, illustre une assistante sociale. Leur situation étant extrêmement difficile, j’étais très inquiète pour les enfants et prête à interroger les structures scolaires. J’ai découvert une famille unie avec des enfants respectueux et attentifs ».
Ces moments festifs tissent aussi des liens entre les parents. « Ils proposent des choses, jouent parfois d’un instrument de musique, s’approprient le lieu », apprécie l’animatrice qui souhaite que la Maison des parents ne soit pas seulement associée à la souffrance et aux moments difficiles.

Une Maison des parents ouverte sur le quartier.

Madeleine, une dame âgée y vient en voisine et la perçoit comme un lieu d’échange et de rencontre : « Je viens régulièrement, je bois un café et je discute. J’ai sympathisé avec plusieurs enfants et une jeune fille. Je participe aux fêtes, je me suis même initiée aux percussions ! C’est important que les différentes générations puissent se rencontrer ».
La Maison des parents est soutenue par la ville, le conseil général, la DDASS et la préfecture de Seine-Saint-Denis.
En 2003, elle a enregistré 534 passages : 385 parents (surtout des femmes) et 152 professionnels. La structure étant toute jeune, il est encore difficile d’évaluer son action. « Nous réalisons un travail de fourmi, dont il est difficile de voir rapidement les effets mais les personnes que nous accueillons apprécient notre écoute, les enfants aiment venir jouer ici avec leurs parents, les professionnels constatent que la Maison des parents apporte un soutien aux personnes qu’ils nous adressent », indique l’animatrice.
Il s’agit d’une maison des parents qui se construit par étapes. Les parents viennent d’abord seuls, puis ils participent aux groupes et investissent petit à petit le lieu.

La finalité ?

Que la Maison des parents reste un lieu d’écoute et de parole animé par des professionnels, mais que les parents se l’approprient et y réalisent des projets.

« Maison de la parentalité » au niveau de la zone de recrutement d’un collège 600 : une « Maison des parents » avec en plus une articulation sur le travail de « recherche-action », impulsé et suivi par l’UFR régional et ses Instituts d’arrondissement, voilà un maillage qui pourrait rendre d’immenses services, certes, mais aussi et surtout enrichir le patrimoine et le potentiel éducatif pour l’épanouissement des générations montantes.

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