ECOLE PUBLIQUE EN DANGER !

La rentrée scolaire est faite !

Quelle leçon en tirer ?


La séparation des églises et de l’Etat c’est une réalité depuis 1905.
La séparation de l’Ecole et de l’Etat ? C’est en cours de réalisation !
La guerre scolaire est sur le point de se terminer !

L’affaire a débuté en 1959 avec la loi Debré qui accordait le droit à l’Ecole privée de concurrencer l’Ecole publique.
En effet, depuis 1959 l’Ecole privée n’est pas obligée de scolariser les enfants d’un secteur géographique donné, mais peut se permettre de sélectionner à l’entrée et de trier son public.
Les conditions de fonctionnement et de réussite en son facilitées.
Les cas difficiles sont réservés à l’Ecole publique qui, elle, a obligation de scolariser que ce soit au collège ou à l’école élémentaire tout élève qui se présente.
Ajoutons que depuis 1959, les financements sont renforcés alors qu’ils s’étaient mis en place depuis les Lois Marie et Barangé au début des années 50.
En quelle que sorte « le beurre et l’argent du beurre » pour l’Ecole privée.

Avec la démocratisation de l’accès au second degré (80% d’une classe d’âge) l’école publique s’est mise à ramer !
Il eût fallu augmenter vraiment le taux d’encadrement et diminuer sensiblement le nombre d’élèves par classe.

Les budgets n’ont pas suivi. Par contre, on a augment&é les crédits alloués aux écoles privées.

La concurrence (en terme de qualité de service rendu) s’est renforcée entre public et privé et ce à l’avantage du privé.
De plus, depuis 2004, les collectivités locales ont le droit de financer sans limites les établissements privés.
Alors qu’il reste plus de 500 communes sans école publique, l’Etat et les collectivités financent, quasiment à parité, la scolarisation d’un élève dans le privé et dans le public.
Pendant ce temps, l’Ecole publique est en proie à de grandes difficultés et que fait l’Etat ?

- L’Etat pourrait profiter du tassement de certaines classes d’âge pour baisser le nombre d’élèves par classe. Et bien il préfère supprimer des postes d’enseignant. 11 000 cette année 44 000 en 4 ans
- Dans le même temps, le plan banlieue prévoit de financer l’ouverture de 50 classes confiées à l’école privée essentiellement catholique.

Jamais l’Etat n’a autant organisé la concurrence avec son propre service public à l’avantage du concurrent immédiat.

Surprenant ? Etonnant ?
Compréhensible !

Une véritable révolution de velours se met en place et on pouvait la pressentir en assistant à la création et en observant leur militance, d’associations comme, « Enseignement et Liberté », « SOS Education », « Créateurs d’Ecole » dont le Ministre actuel, Xavier Darcos fut l’un des fondateurs du temps où il était Directeur de cabinet du Ministre de l’Education Nationale du gouvernement Balladur.
La description de ce lobbying est réalisée de façon minutieuse dans un livre à paraître « Main Basse sur l’Ecole publique » cosigné par Eddy Khaldi (Syndicaliste enseignant) et Muriel Fitoussi de Démopolis.

IL faut aussi avoir à l’esprit cette déclaration d’Emmanuelle MIGNON, conseillère du Président de la République "je suis pour une privatisation totale de l’Education Nationale"
D’ailleurs qu’y a-t-il dans les cartons pour l’avenir proche ?
« Le chèque Education » grâce auquel chaque élève recevra directement l’aide de l’Etat pour aller s’inscrire dans le privé ou dans le public.
Elément du modèle anglo-saxon qui a fait les beaux jours des écoles religieuses.

Attention ! Danger !
Sous l’influence de l’Opus Dei de La Légion du Christ qui toutes deux veulent accentuer le caractère catholique des écoles, on privilégiera le prosélytisme par rapport à l’enseignement.
Les autres religions de ce point de vue ne seront pas en reste.

Qu’adviendra-t-il de la cohésion sociale, du vivre ensemble quand un nombre grandissant de françaises et français aura fait ses classes dans des établissements tenus par l’Opus Dei, les Frères Musulmans ou les Loubavitchs (Juifs orthodoxes) ?

N’y a-t-il pas, à gauche comme à droite, hypocrisie à dénoncer, au nom des valeurs de la République, le repli communautaire et dans le même temps à laisser achever l’Ecole publique ?

Commentaires

1. Le 28/09/2008, 20h37 par Charlotte

C'est vrai que depuis le lâchage d'Alain Savary, à la veille de mettre en place le Grand service publique de l'Education, par François Mitterrand, un certain mois de juillet 1983 ou 82, l'Ecole publique est en danger.

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