Méthodes actives !

Il y a encore et encore des choses à dire.

L'expression "Ecole active" est apparue en 1917. Et dans cette lignée vont s'inscrire des talents comme ceux de CLAPAREDE, FERRIERE et BOVET, DECROLY, MONTESSORI et FREINET.
"L"Ecole active" un projet que Ferrière opposait à "L'Ecole assise" ! (sic)
On y voyait de "véritables laboratoires de l'école de demain" !! (on croit rêver)
Il s'agissait de "refonder complètement l'institution" pour que les élèves y apprennent non seulement mieux mais autrement.
En effet, même en adoptant la méthode active, l'école "traditionnelle" restait selon eux une école de l'exercice artificiel et arbitraire, un lieu où l'on soumet l'enfant à des contraintes incompatibles avec les lois naturelles de son développement.
Pour les promoteurs de "L'école active", il faut tout simplement s'appuyer sur les besoins de l'enfant et lui proposer des activités fonctionnelles.
"L'école active" s'appuiera donc sur les travaux manuels qui répondent selon eux aux besoins physiologiques et psychologiques de mouvement chez l'enfant lui permettant de découvrir les possibilités de son corps et l'ensemble des richesses du monde.
C'est donc aux travaux manuels qu'on articulera progressivement lecture, calcul, écriture. L'hypothèse qui est faite est donc celle de la continuité entre la satisfactions des besoins de l'enfant et les savoirs les plus élaborés.
Les promotteurs 'inspirent des travaux du pédagogue allemand Kerschensteiner qui au début du XXème siècle a créé "les écoles du travail". Pour lui l'école doit proposer aux enfants un "travail vrai"
loin de l'intellectualisme des programmes scolaires. Les acquisitions intellectuelles doivent ainsi s'inscrire dans le prolongement d'activités collectives qui les rendent nécessaires et justifient ainsi la nécessité de leur acquisition.
De même Edmond Demolins, en 1897, publie un livre qui fait grand bruit et s'intitule "A quoi tient la supériorité des Anglo-saxons". Il y décrit la découverte "d'écoles nouvelles", véritables petits mondes au sein desquels les enfants s'adonnent à toutes sortes "d'activités réelles et pratiques" : ils entretiennent un domaine agricole, rédigent un journal, montent des pièces de théâtre et participent aux tâches de la vie collective.
En 1899, Demolins fonde en France " l'Ecole des Roches", établissement privé où les enfants vivent en petites équipes sous la responsabilité de l'un d'entre eux : "le capitaine". On y pratique de nombreux sports et on participe à des ateliers de menuiserie ou de plomberie tout en s'adonnant à des activités artistiques de haut niveau. Le spublics étaient-ils plus facile aprce que motivés par le désir d'apprendre ?
C'est possible. Mais des initiatives sont prises aussi avec des publics qu'on pourrait qualifier de tout public.
Par exemple, en 1905, l'anarchiste Sébastien Faure fonde un coopérative intégrale - "La Ruche"- où une quarantaine d'enfants des deux sexes peuplent "un espace scolaire de production" : une ferme.
Les enfants sont impliqués dans l'ensemble des activités de l'exploitation. Ainsi ets proposée "une éducation intégrale, c'est à dire physique, manuelle et intellectuelle, libertaire et égalitaire cf Georges Bertier dans "L'école des Roches" aux éditions du Cerf, 1935.
Exercices physiques, travaux manuels, activités artistiques, sorites , enquêtes, fabrication de panneaux, de maquettes, groupes de discussion.. Les enseignements s'effectuent ainsi de manière positive, inductive, ne tenant compte que de choses vivantes, rencontrées. On s'appui ainsi sur l'observation. On fait appel à l'esprit critique. On s'appuie sur l'expérimentation, la vérification et le contrôle par le groupe.
En 1917, la Ruche ferme. C'est la guerre certes mais le mouvement ouvrier se bolchevise quelque peu et toute initiative un peu autogestionnaire est suspecte. Disons les choses.
Par contre, à Genève, la "Maison des Petits" fondée en 1913 par Claparède existe toujours comme école d'application de l'Institut Jean-Jacques Rousseau. On y pratique une "pédagogie active et personnalisée" mais très éloignée des communautés d'enfants prônées par les fondateurs de l'école active.
A suivre !

Commentaires

1. Le 10/11/2013, 18h04 par Antoinette

Passionnant !

Vous nous mettez l'eau à la bouche.

Il y a encore beaucoup de choses à dire avant qu'on arrive par exemple à Célestin Freinet (années 30 je crois)

2. Le 11/11/2013, 14h02 par Marc

Oui.

Ca mérite d'être poursuivi.

Merci d'avance !

Marc

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Fil des commentaires de ce billet