Blog de Jean-Pierre LEROY

On doit conjuguer , dans le quotidien de l'activité pédagogique, la construction du collectif et la prise en charge des personnes : l'unité d'un projet et la diversité des méthodes.

Si le fonctionnement ordinaire est de type centrifuge car il externalise le prise en charge des différences et l'accompagnement des élèves à l'inverse, il faut que l'école soit inclusive !
Il faut construire un collectif où chaque élève est pris en charge dans sa ressemblance et dans sa différence.
La notion d'éducation inclusive doit être au centre de la réforme du système éducatif.
De quoi est-il vraiment question?
Il faut constituer des groupes d'élèves suffisamment proches entre eux et engager des apprentissages communs mais aussi suffisamment différents des uns des autres pour pouvoir s'enrichir mutuellement de elurs différences.
On est loin de la classe homogène.
On est loin de la juxtaposition d'individualités condamnées à s'ignorer.
La "classe inclusive" engage des projets communs dans lesquels chacun(e) a la possibilité de s'impliquer.
Ces projets sont sous tendus par des finalités éducatives, des objectifs d'apprentissage et constituent ainsi un cadre fédérateur. Ils seront d'autant plus mobilisateur qu'ils contiendront un contenu culturel fort et d'un pouvoir d'interpellation anthropologique ne laissant aucun élève indifférent.
Des exemples.
"L'entrée dans l'écrit socialisé" : travail sur le rapport à la trace et au sens, travail sur la communication différée, sur l'expression de soi et la découverte de l'altérité. Voir à ce sujet le travail de Philipppe Meirieu publié chez Bayard Jeunesse en 2007 "Pourquoi est-ce si difficile d'écrire".
Cela peut être un projet scientifique ou artistique.
L'important est d'intégrer les connaissances à acquérir dans une perspective, une situation concrète, qui permette de les ressaisir, de les unifier : le plus souvent c'est par la réalisation d'une production concrète socialement utile : exposition, conférence, documentaire écrit filmé, un acte de communication, d'instruction, d'information, une invitation au partage...
Decroly n'a-t-il pas construit son programme avec pour bases les interrogations anthropologiques de l'humanité, celles qui habitent tous les enfants, tous les êtres humains. : besoin de se nourrir, de se protéger, de se situer dans l'espace et dans le temps, de communiquer avec les autres.
C'est à partir de tous ces questionnement qu'il propose de mettre en place une approche globale qui par un minutieux travail collectif fera sortir l'ordre du chaos.
L'enfant passe ainsi progressivement d'une représentation globale - la suel qui puisse le mobiliser - à la compréhension des détails. Il passe d'une appréhension générale à des approches disciplinaires , d'une représentation anthropologique de son rapport au monde à des connaissances analytiques. L'enfant chercheur et détective !
En fait, il s'agit de donner au groupe un projet culturel fort qui permettent, en dépit des différences, à chaque enfant de se sentir concerner, de se l'approprier comme étant son projet intime.
C'est de la mobilisation affective ou je ne m'y connais plus !
Embarqués dans l'aventure commune d'un collectif ainsi institué.
Si la collectif est institué (au sens absolu du terme : avec son fonctionnement démocratique) de fait l'individualisation se met en place et fait droit à la différence entre élèves.
Ainsi les "élèves à besoin particuliers" pourront être accompagné individuellement pour participer au travail commun, à la réalisation commune, sur des plages de temps banalisé à la façon de ce que faisaient les RASED avant leur destruction par ceux qui nous ont gouvernés de 2002 à 2012.
Les élèves ayant des difficultés ne sont donc pas orientés vers d'autres dispositifs, ils sont intégrés et soutenus par un accompagnement adapté dans le cadre d'une pédagogie différenciée. Chaque fois que cela sera nécesaire chaque élève bénéficiera ains d'une "individualisation inclusive"