Macron ? Ni de Gauche ! Ni de Droite !! Ni du Centre !!! (12)

Eh! Oui !! Nous y revoilà pour la 12ème fois !!!

Re-Mille excuses. Mais c'est suite à une conversation au cours d'une distribution au porte à porte (hier matin) que je fus interloqué . Un citoyen de ma génération me confiait son désarroi devant ce "changement de modèle" .

"En politique, ne devient-on pas fou ?" me confiait-il.

Voyons un peu encore .

Partons de ce que déclarait le Président alors ministre sur BFMTV, le 17 juin 2015.

" Il y a un conservatisme de gauche qui ne veut pas de la réforme ."

Dans cette phrase, il est manifeste qu'Emmanuel Macron dénonce un conservatisme de gauche au profit d'une forme de progressisme, d'une volonté de réformer qu'il incarne, suggère-t-il !

Il semble ignorer que tout au long de son histoire, la gauche s'est voulu la parti du progrès, celui qui se dressé contre les conservatisme et les héritages mal acquis.
Mais, Monsieur le Président, réformer dans quel sens ?

Se plier aux diktats de la mondialisation !
Vous ne pourrez pas nous empêcher de penser que cette posture s'inscrit dans la lignée des trahisons de la gauche depuis le tournant de la rigueur de 1983 !
Pas grand chose de nouveau sous votre soleil !

Mon interlocuteur d'hier matin n'a pas tort nous vivons un temps de grande confusion entretenue !

Revenons donc aux sources !

Le socialisme a connu son développement en Europe au cours du XIXème siècle, au cœur de la révolution industrielle. Alors que cette période connaît une accélération sans précédent de la croissance économique - pour atteindre un rythme de 2% par an énorme pour l'époque - une partie de la population voit sa qualité de vie se dégrader. Les ouvriers - y compris des enfants - travaillent jusqu'à 80 heures par semaine, l'espérance de vie est d'une vingtaine d'année dans certains secteurs d'activité et les salaires n'assurent que la subsistance basique.
Ce modèle s'inscrit dans la vison libérale . Adam SMITH, fondateur de l'économie classique décrit le profit comme le moteur du capitalisme. Or, ce profit soulève un problème de réparation : moins les salariés sont payés plus le capitaliste génère du profit. De nos, jours, il est des gens, n'est-ce pas Monsieur le Président que ça ne choque toujours pas.
Cependant, à l'époque, Adam SMITH promet que " l'ouvrier anglais le plus pauvre sera mieux nantis qu'un prince indien ".
En effet, dans la pensée libérale, l'accumulation des richesses provoque "un ruissellement " des plus riches vers le plus pauvre et, in fine, profite à tous, fût-ce de manière inégale ! (sic)
Dans les faits, ça n'a jamais été le cas : l'augmentation du salaire des ouvriers n'est pas venue de l'économie de marché, qui aurait engendré une meilleure répartition de la richesse au-delà d'un certain niveau de profit , mais bien des premiers mouvements anticapitalistes dont le socialisme fait partie.

Oui, Monsieur le Président, ne le cachons pas , le socialisme a toujours été traversé par des oppositions internes,mais le clivage structurant est celui qui est constitué autour de l'alternative "réforme ou révolution" !

Le camp de la réforme incarne la patience et le compromis; celui de la révolution veut en finitr avec le système d'exploitation capitaliste sans plus attendre.
Dans le premier cas, il s'git de rendre le capitalisme plus supportable au travailleur en lui accordant des droits concernant son temps de travail, des assurances en cas d'accident et des augmentations régulières de salaire. L'amélioration de la condition laborieuse à la fin du XIXème siècle provient due ces réformes qui rencontrent déjà de sérieuses oppositions de la part des capitalistes soulignant que si les enfants ne peuvent plus travailler et si les travailleurs sont rémunérés au-dessus des besoins de subsistance il n'y aura plus de croissance des profits !
Il faut souligner ici que c'est l'inverse qui s'est produit !
La hausse des alaires et de l'espérance de vie a permis aux salariés d'être plus productifs et a offert davantage de profit aux entreprises.

En fait, le débat "Réforme-Révolution" a duré près d'un siècle et s'est achevé avec la désintégration de l'URSS et du bloc de l'est.

Il ne reste plus que la voie de la réforme.
Au XIXème siècle , la "réforme" ou "la révolution" est espérée par le salarié, le pauvre, le plus faible et le "conservatisme"prôné par le "capitaliste", le "rentier", celui qui détient les moyens de production et se trouve ainsi en position de force.

Aujourd'hui, il semble que la mot "réforme" ait tourné en faveur des riches, des forts, des grands patrons du "CAC 40", quand le "conservatisme" serait du côté des salariés qui se battent pour conserver leurs droits.

Soyez assuré, Monsieur le Président, que nous ne sommes pas dupes : les réformes que vous voulez visent bien à casser ce que le courant réformiste socialiste a construit pendant deux siècle. Par là même nous nous devons de vous accuser de trahir clairement la mémoire des combats de gauche.

Nous pouvons même nous autoriser à affirmer que la réforme est une nouvelle marque de l'impuissance politique !

Le mot réforme est devenu un mantra contemporain, un postulat qui va de soi, conduisant le socialisme à épouser de plus en plus étroitement le discours de la droite.
N'avons-nous pas pu entendre les propositions suivantes sortir d'abord de la bouche des libéraux, puis au fil du temps d'une grande partie des membres du PS. : "il faut réformer le marché du travail car nous devons travailler plus !", "il faut réformer la fonction publique car nous devons nous désendetter", "il faut réformer l'assurance maladie, à cause du trou de la sécurité sociale", "il faut réformer les aides aux chômeurs car elles les incitent à ne pas travailler" etc...

Oui, Monsieur le Président, nous sommes conscient(e)s que depuis plus de vingt ans l'invocation de la réforme dans un récit efficace accrédite l'idée qu'elle symboliserait la modernité face au corporatisme, le sens des réalités face au déni, le courage politique face à la crainte d'être impopulaire. De plus la réforme irait dans le sens de l'histoire, des autres puissances européennes, du monde. Toute autre politique serait un "mirage" disiez-vous Monsieur le Président alors que ministre.

Il y a de quoi être déboussolé(e)s !__

Ca n'a pas l'aire de vous émouvoir Monsieur le Président.
Sachez quand même et nous le soulignerons autant de fois qu'il le faudra dans la période qui s'annonce :
Nous n'admettrons pas qu'il ny ait à vos yeux pour sortir le pays des difficultés que d'en finir avec les conquêtes sociales de l'après-guerre. Si défendre des acquis sociaux est à vos yeux être conservateurs eh! bien nous serions nombreuses et nombreux à l'être.

Par contre nous vous conseillons vivement de mobiliser votre entourage politique pour lutter contre l'évasion fiscale et la réduire à néant, pour lutter contre l'existence des parachutes dorés, contre les subventions publiques aux énergies polluantes, pour la suppression des niches fiscales pour le plus riches.

Nous attendons vivement une véritable politique budgétaire européenne comme un encadrement des hauts revenus et une règlementation de la Finance.

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Fil des commentaires de ce billet